07/05/2025
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BATHROOM EXPERIENCE
Install Magazine – juin 2025
Tendances et évolutions dans, sur et autour du lavabo
Si la cuisinière est le cœur de la cuisine, le lavabo est le cœur de la salle de bains. Plusieurs fois par jour, on s’y arrête pour se laver les mains, se brosser les dents, se raser la barbe ou se regarder dans le miroir. Quelles sont les grandes tendances actuelles en matière de lavabo et que se passe-t-il au-dessus, au-dessous et à côté de cet équipement essentiel de la salle de bains ? Que faut-il absolument ne pas oublier ? Nous avons posé ces questions à un panel de spécialistes lors de la table ronde annuelle.
Table ronde
Geert Coremans, product manager Geberit
Kris Dens, product manager Desco
Bert De Ridder, architecte d’intérieur Helga & Team Interieur Architectuur & représentant AINB
Katleen Van Haute, product manager Facq
Un seul lavabo suffit
Le lavabo a beau être le cœur de la salle de bains, cette année, les interlocuteurs ont immédiatement semblé s’accorder sur un point : nous lui attribuons moins de fonctions qu’auparavant. « Autrefois, le lavabo était encore l’endroit où l’on rinçait le linge, où l’on se lavait les cheveux ou où l’on faisait une ‘toilette de chat’ », explique Katleen Van Haute. « Aujourd’hui, nous avons d’autres équipements de salle de bains pour cela. Cela a des conséquences sur le choix et la conception du lavabo. » « De plus en plus de gens se contentent en effet d’un seul lavabo », ajoute Bert De Ridder. « Nous constatons en outre que les modèles légèrement plus petits ont de plus en plus la cote. Pour la plupart des actions, il n’est plus nécessaire de remplir complètement le lavabo, il suffit en effet de laisser couler l’eau. Un évier de 30 à 40 cm de diamètre peut dès lors parfaitement suffire. »
En termes de design, on recherche avant tout un équilibre entre entretien et esthétique. Kris Dens : « La tendance est clairement aux formes organiques et arrondies. Elles apportent une certaine douceur et une atmosphère, mais sont aussi nettement plus faciles à entretenir que les lavabos trop anguleux. Dans les angles droits, la saleté s’accumule en effet rapidement, et il est parfois très difficile de l’éliminer. »
Le même exercice d’équilibriste est de mise dans l’utilisation des matériaux, selon Katleen Van Haute : « La porcelaine classique offre une excellente résistance à presque tous les agents agressifs que l’on rencontre dans la salle de bains et reste donc un matériau populaire, mais nous constatons également une forte concurrence de la part des matériaux de type solid surface. Ils offrent plus de possibilités et permettent de travailler de manière beaucoup plus précise. » « Toutefois, en termes de sensibilité aux rayures, le solid surface n’est pas le plus performant », rétorque Bert De Ridder. « Il est généralement possible de polir ces rayures, mais cela demande bien sûr un effort supplémentaire. De plus, il existe de nombreux matériaux ‘solid surface’ différents, chacun ayant sa propre composition, son propre prix et sa propre qualité. « Il faut en effet bien faire attention au matériau que l’on choisit », admet Kris Dens.
« Souvent, le prix donne une bonne indication de la qualité. Toutefois, je ne pense pas que l’on puisse encore faire l’impasse sur les ‘solid surfaces’. Même les grands fabricants de céramique sanitaire les ont désormais inclus dans leur gamme. Outre la flexibilité en termes de design, la couleur joue également ici un rôle important. La possibilité de réaliser des équipements de salle de bains en blanc mat constitue plus particulièrement un atout majeur. « Les Belges restent bien entendu assez conservateurs à cet égard », s’amuse Katleen Van Haute. « Les fabricants essaient néanmoins de nous encourager à opter pour plus de couleur. Avec des teintes terreuses comme la sauge, la terre cuite ou l’amande, cela semble fonctionner » Kris Dens : « Ce qui est amusant, c’est que le client choisit avant tout une couleur pour les lavabos à poser. Il y a en effet quelque part l’idée que ceux-ci sont plus faciles à remplacer et que le choix d’une couleur spécifique sera donc moins définitif. »
Une robinetterie facile à entretenir
Dans le domaine de la robinetterie, la couleur est désormais bien établie. « Le procédé PVD, en particulier, permet d’obtenir un grand nombre de couleurs intéressantes », estime Katleen Van Haute. « Il s’agit surtout de teintes métalliques brossées comme le cuivre, l’or et l’anthracite. D’une certaine manière, elles sont plus douces que les couleurs des robinets laqués, ce qui permet de les travailler de manière plus subtile. Si l’on ajoute à cela le fait qu’elles sont moins sensibles aux traces de doigts, aux rayures et autres, on comprend pourquoi elles sont si populaires. » « Il arrive même qu’aujourd’hui, les gens choisissent d’abord une couleur et seulement ensuite un modèle », ajoute Kris Dens. « En ce qui concerne le design, il existe aujourd’hui tellement d’options – il suffit de penser à la forme, à la hauteur et à la longueur du bec – que nous opérons souvent déjà un premier choix pour nos clients, qui est confronté à un éventail de possibilités trop large. « La longueur du bec doit être bien adaptée à la vasque », prévient Geert Coremans. « Afin d’éviter les éclaboussures d’eau, l’idéal est de le placer juste derrière l’évacuation. Si ce n’est pas le cas, il existe aujourd’hui des accessoires techniques qui permettent de l’ajuster un peu, mais cela reste bien sûr une solution palliative. »
En termes d’entretien, les spécialistes optent de préférence pour des robinets muraux ou encastrés. Bert De Ridder : « Avec les robinets encastrés, vous n’avez pas à saisir à chaque fois le robinet avec des mains mouillées ; de plus, la saleté ne s’accumule pas autour du corps du robinet et le travail de nettoyage s’en trouve simplifié. » « Malheureusement, les installateurs ne sont pas toujours aussi enthousiastes à l’idée d’installer des robinets encastrés », note Geert Coremans. « Cela est dû en partie à nos méthodes de construction. Les murs sont principalement construits en pierre, de sorte que ceux qui veulent installer un robinet encastré doivent généralement meuler et découper un morceau du mur pour installer ces éléments encastrés. Et ils n’aiment pas faire cela. Toutefois, il est également parfaitement possible de travailler avec des bâti-supports. Dans ce cas, vous ne devez rien encastrer, et vous pouvez même installer un siphon intégré d’un seul geste. » Bert De Ridder : « Pour les grandes salles de bains, il s’agit en effet d’une excellente solution, mais dans les petites pièces, un tel bâti-support peut rapidement avoir un impact significatif sur l’espace disponible. Dans les rénovations, tout particulièrement, la marge de manœuvre est généralement réduite. Il faut donc y prêter attention. »
Technique : au-dessus ou en dessous
La pose de la robinetterie n’est pas la seule préoccupation technique relative aux lavabos. D’après les spécialistes, les installateurs doivent en effet également être attentifs, entre autres, aux bons réglages. « On nous fait régulièrement remarquer que la pression de l’eau est trop faible », explique Bert De Ridder. « Ceci a bien entendu trait à la durabilité. La plupart des robinets de lavabo ont un débit maximal de 5 l/min. Il s’agit d’une évolution positive, mais pour beaucoup de gens, un ajustement se révèle encore nécessaire. » « On peut néanmoins se demander pourquoi aurait-on besoin d’un débit plus élevé ? », ajoute Katleen Van Haute. « Si le lavabo ne vous sert, de toute façon, qu’à vous laver les mains et vous brosser les dents, il n’y a aucune raison d’augmenter celui-ci. » Geert Coremans : « De plus, avec un bon robinet et les réglages adéquats, cela devrait suffire. Il existe en effet des robinets de lavabo qui affichent un débit beaucoup plus faible et qui offrent malgré tout le même confort. » La robinetterie électronique offre-t-elle une réponse à ce problème ? Kris Dens : “Pendant la période Covid, la robinetterie électronique a fait son entrée sur le marché privé, mais depuis que l’accent a été mis sur l’hygiène, cet intérêt a diminué. Les personnes qui optent encore aujourd’hui pour une robinetterie électronique le font principalement pour des motifs de durabilité ou d’économie. » « Quoi qu’il en soit, ce marché est très restreint », reconnaît Bert De Ridder. « Si l’on voit déjà des robinets électroniques, ce n’est vraiment qu’au niveau du lave-mains dans les toilettes. Dès qu’il s’agit de pouvoir régler également la température, l’installation devient un peu trop complexe. »
Un autre élément technique central, auquel on n’accorde peut-être pas encore assez d’attention, se trouve sous le lavabo : l’évacuation. « Malheureusement, les siphons font encore l’objet de beaucoup d’expérimentations, voire de manipulations», estime Bert De Ridder. « Il s’agit généralement limiter le plus possible la perte d’espace sous le lavabo ». Kris Dens : « Il y a néanmoins d’énormes développements en la matière. Les fabricants travaillent par ex. sur de nouveaux types de siphons de meuble basés sur les anciens siphons pour pot ; il y a également des siphons peu profonds qui sont suspendus juste sous le lavabo et qui remplissent également la fonction de trop-plein, et bien d’autres développements encore à l’aide de membranes. » « L’inconvénient de ces membranes est qu’elles nécessitent beaucoup d’entretien », précise Geert Coremans. « Si vous utilisez beaucoup de savon, vous serez rapidement confrontés à de l’usure, : en conséquence, le siphon ne remplira plus son rôle et cela entraînera des nuisances olfactives. Si les membranes ne sont pas remplacées ou si elles ne sont pas remplacées correctement, des problèmes surviendront inévitablement. » « La réglementation prévoit par ailleurs encore la nécessité d’un siphon de 5 cm. C’est pourquoi nous travaillons désormais avec un principe d’écoulement placé entre les deux robinets d’arrêt. »
Des meubles de lavabo ludiques
Les principales raisons qui poussent à faire des expériences avec l’évacuation sont l’espace et l’esthétique. Après tout, avec l’importance croissante de l’atmosphère et de l’expérience dans la salle de bains, l’acceptation des technologies visibles sous le lavabo semble complètement révolue. Kris Dens : « Autrefois, le siphon était caché derrière une petite colonne ; aujourd’hui, 90% des particuliers optent pour un meuble de lavabo. Dans ce cadre, nous observons actuellement beaucoup d’asymétrie. Le lavabo se trouve, par exemple, souvent d’un côté du meuble, créant ainsi une grande surface de pose de l’autre côté. Les gens recherchent vraiment des aménagements ludiques. Katleen Van Haute note que les fabricants réagissent fortement à cette évolution. « Par exemple, différents modules pouvant être combinés à volonté sont utilisés dans une même série de meubles. Dans de nombreux cas, il s’agit de modules de profondeur réduite, qui conviennent donc également aux petites salles de bains. « Nous offrons en effet la possibilité de combiner différents lavabos avec différents meubles. Tout est modulable.», précise Geert Coremans.
Selon Bert De Ridder, le choix d’un meuble lavabo est plus souvent motivé par des raisons esthétiques que pratiques. « Les gens ne veulent plus nécessairement tout ranger dans la salle de bains. Dans l’ensemble, en tout cas, nous constatons que le besoin d’espace de rangement est moins important. Un meuble sous lavabo est surtout un élément décoratif qui apporte une ambiance». « À cet égard, les tons clairs et naturels et les finitions en bois -entre autres- ont actuellement le vent en poupe», observe Kris Dens. Pour les clients plus attachés aux tendances, Katleen Van Haute propose alors des coins arrondis, des rayures et des lattes en bois élégantes.
Et pour ce petit groupe qui n’installe de toute façon pas de meuble sous lavabo ? Katleen Van Haute : « Pour eux, les éléments techniques tels que les flexibles et les robinets d’arrêt peuvent aujourd’hui être adaptés à la couleur de la robinetterie. Cela ne les rend pas complètement invisibles, mais au moins vous n’avez pas à craindre que l’atmosphère douce de votre salle de bains dans des tons naturels soit rompue par quelques détails techniques en chrome brillant. »
Un coup d’œil sur le miroir
Enfin, si il y a bien un élément qui ne peut faire défaut au-dessus du lavabo, c’est bien le miroir. « Il fut un temps où les fabricants essayaient d’intégrer toutes sortes de gadgets dans le miroir », se souvient Kris Dens. « Pensez aux horloges, à la télévision, à la météo... Maintenant que tout le monde a un smartphone à portée de main, tout cela est complètement révolu. » Sur le plan technique, le chauffage des miroirs constitue encore une valeur ajoutée. Il permet de lutter très efficacement contre la condensation de la douche. L’éclairage est également de plus en plus souvent intégré au miroir, de préférence avec la possibilité de régler à la fois la luminosité et la couleur. Bert De Ridder : « Le problème avec l’éclairage LED, c’est que les LED de différentes marques, bien qu’ayant la même valeur K, peuvent avoir une lumière de couleur différente. Avec l’éclairage dynamique, il est possible d’ajuster et d’harmoniser soi-même cette couleur. Si ce n’est pas le cas, il est préférable de s’assurer que toutes les LED proviennent du même fabricant. » En termes de design, Kris Dens et Katleen Van Haute constatent dans les showrooms une demande croissante de miroirs organiques. Kris Dens : « Il est évident que les médias sociaux jouent un rôle décisif à cet égard, mais j’ai aussi des réserves. En effet, les designs organiques se font souvent au détriment de l’armoire de toilette, qui offre pourtant un espace de rangement pratique. Nous essayons donc d’attirer l’attention des clients sur ce point. »
Les médias sociaux et les programmes de rénovation ont tendance à donner une fausse image de ce qui peut ou ne peut pas être fait dans une salle de bains, selon les interlocuteurs. Néanmoins, selon Katleen Van Haute, ils peuvent constituer un bon point de départ. « Lorsqu’un client apporte un moodboard, vous avez déjà une idée claire de ce qu’il désire. C’est ensuite à nos conseillers en salle d’exposition de traduire cette idée de manière créative en un concept réaliste ». C’est également l’avis de Kris Dens. « Nous devons élargir le champ d’action. Ce n’est pas seulement l’aspect esthétique qui compte, mais aussi le budget, l’entretien, la technologie et la durabilité. Cela ne rend pas nécessairement les choses plus faciles, mais cela les rend passionnantes. » « Le problème principal de la salle de bains est que beaucoup de choses y convergent », souligne Bert De Ridder. « Il s’agit d’un espace particulièrement technique et multidisciplinaire. La question principale est de savoir qui réunit tous ces éléments. En fin de compte, il faut qu’il y ait un maître d’œuvre qui prenne explicitement la direction des opérations et qui coordonne tous les travaux et tous les entrepreneurs. Il ne s’agit pas seulement de guider le client vers les bons choix, mais aussi d’assurer la planification et le suivi. Ce n’est qu’ainsi que la technique et l’esthétique peuvent se rejoindre ».
Redaction: Elise Noyez