07/05/2025
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ÉVÉNEMENTS
Install Magazine 1004 – septembre 2025
Une approche collective est nécessaire pour accélérer le rythme de la rénovation
Les conclusions du 16e Congrès Énergie
Organisé conjointement par Embuild Vlaanderen, Techlink et Flux 50, l’ “Energiecongres” avait cette année pour thème ‘La course à la rénovation vers 2030’. Cette initiative a manifestement suscité un grand intérêt, puisque le centre de congrès Lamot de Malines a accueilli de nombreux participants. La ministre flamande Melissa Depraetere du Logement, de l’Énergie et du Climat, a notamment participé à l’événement. C’est un signe clair que le gouvernement flamand prend la question au sérieux. Le défi est de taille. Alors que nous devrions être dans le sprint final pour atteindre les objectifs de 2030, la situation sur le terrain fait plutôt penser à du surplace. L’approche actuelle n’est pas satisfaisante ; nous devons en effet chercher des alternatives. Une approche plus collective pourrait apporter un élément de réponse.
Éliminer les obstacles
En construction neuve, la transition énergétique est un fait : les habitations écoénergétiques avec des panneaux photovoltaïques et une pompe à chaleur y sont la norme. En revanche, dans le domaine de la rénovation, les choses vont beaucoup plus lentement. Caroline Deiteren, directeur général d’Embuild Vlanderen, appelle le gouvernement flamand à faciliter les choses, y compris en rénovation. Une enquête d’Embuild a montré que l’obligation de rénovation est bien connue et bénéficie d’un large soutien. La principale motivation des propriétaires de logement consiste à abaisser leur facture énergétique. Dans la pratique, toutefois, de nombreux obstacles ralentissent encore le processus. Les délais d’amortissement pour les pompes à chaleur, entre autres, sont encore beaucoup trop longs. Un tax-shift de l’électricité vers le gaz s’impose. En outre, la rénovation est également un processus complexe. Le gouvernement est en mesure de fournir davantage de conseils afin de faciliter l’élaboration d’un plan de rénovation et de guider le propriétaire tout au long du projet.
Pour offrir plus de transparence aux acheteurs potentiels, Embuild préconise également que le coût estimé de l’obligation de rénovation soit inclus dans le prix. Cette estimation est déjà incluse dans le calcul du CPE, mais elle est souvent reléguée à l’arrière-plan. Embuild est donc favorable à ce que ces données soient directement visibles, sans qu’un acheteur potentiel doive d’abord parcourir en détail l’ensemble du rapport CPE.
La ministre Melissa Depraetere est consciente qu’une rénovation est coûteuse et complexe, et que le gouvernement doit s’engager à fournir un accompagnement et un financement. En ce qui concerne ce dernier point, le budget est limité et le ministre veut donc s’assurer que chaque euro ait le plus grand effet possible en matière d’économie d’énergie. L’aide doit principalement servir à persuader les gens d’améliorer la performance énergétique. Le marché de la location doit également être protégé. Une vague de rénovation ne doit pas entraîner la disparition du marché des logements locatifs abordables. Le politique veut accorder une plus grande attention à des groupes tels que les locataires, les logements sociaux et les occupants d’appartements.
Le réflexe ‘appartement’ est nécessaire
Plusieurs voix se sont élevées pour critiquer le fait que la politique flamande du logement se concentre principalement sur les maisons individuelles et ne prend guère en compte les appartements. Par exemple, les mécanismes de prime actuels sont peu adaptés aux appartements, en partie parce qu’ils ne permettent pas une rénovation progressive. Les immeubles à appartements présentent également des problèmes de rénovation typiques (pourriture du béton, sécurité incendie...) qui échappent désormais au système de primes.
Le prêt à la rénovation pour les associations de copropriétaires est un outil utile, mais son impact peut être renforcé par l’extension des montants et de la durée. La prise de décision des associations de copropriétaires peut également être accélérée. Le système actuel, dans lequel tout doit se dérouler au rythme des assemblées générales, est beaucoup trop lourd. Pour certaines décisions, des systèmes plus souples, avec une prise de décision écrite à la majorité simple, sont plus appropriés. Toutefois, cela n’est pas possible dans le cadre juridique actuel.
Un autre cadre
Un autre thème central a ainsi été abordé. La philosophie actuelle consistant à tout laisser au propriétaire individuel, qui doit également œuvrer dans les limites de la parcelle, a manifestement atteint ses limites. Une approche par quartier pourrait constituer une solution, notamment grâce aux économies d’échelle et aux synergies. Raccorder une série d’habitations à un réseau de chaleur peut se révéler plus avantageux que de réaliser des installations 100% individuelles. Beaucoup de choses sont techniquement possibles, mais le cadre législatif n’est pas adapté. Même un concept relativement simple comme celui des communautés énergétiques a du mal à décoller. Nous observons un schéma récurrent de projets de démonstration, montrant ce qui est possible, mais qui ne peuvent fonctionner que grâce à un soutien et/ou à une expertise spécifiques. Et en l’absence de ceux-ci, il n’y a plus de suivi et l’impact reste limité à ce seul exemple.
Frederik Loeckx van Flux 50 en appelle donc à briser les obstacles administratifs aux solutions collectives. La situation actuelle est très frustrante. Des idées et de la bonne volonté, il y en a en suffisance, mais elles se heurtent toujours aux mêmes obstacles sans pouvoir se concrétiser. Avec cette logique centrée sur la maison individuelle, nous n’y arriverons pas. Si le rythme des rénovations devait réellement s’accélérer, nous devrions alors penser au-delà des limites de la parcelle. Des efforts ont déjà été consentis en ce sens. Il s’agit dès lors de créer une dynamique et de développer un cadre législatif approprié.
Par Alex Baumans
Photos: copyright Karel Duerinckx