POMPES À CHALEUR  
Install Magazine 996 – mars 2024

Pompes à chaleur: applications en rénovation

Une bonne préparation est cruciale

On estime qu’en Belgique, de 3 à 3,5 millions d’habitations doivent encore être équipées d’une installation de chauffage durable. La pompe à chaleur constitue dans ce contexte l’une des solutions les plus évidentes. Mais la pertinence des pompes à chaleur en rénovation fait encore l’objet de nombreux malentendus. Une raison suffisante pour le fabricant Weishaupt d’apporter l’information adéquate à ce sujet. Le message est clair : les pompes à chaleur conviennent bel et bien à la rénovation, pour autant que la conception soit minutieuse. Une bonne préparation est à cet effet cruciale. Dans ce domaine, Weishaupt apporte toute l’assistance nécessaire au professionnel. Un podcast est revenu sur tout ce que cela implique concrètement.

Analyser l’appareil actuel

Afin d’aborder la question sous tous les angles, trois personnes ont pris la parole : Johan De Cuyper, CEO de Weishaupt Belux, John Van Beveren, Product Specialist chez Weishaupt et Wannes Van den Branden, fondateur de VDB Engineering. « Le choix de la pompe à chaleur dépend d’un certain nombre de facteurs », explique John Van Beveren. «La première question que l’on doit se poser, est la suivante : quelle est l’énergie disponible ? La possibilité de réaliser un forage pour une PAC géothermique est-elle envisageable, ou bien l’air extérieur est-il plus indiqué ? Dans ce dernier cas, il convient également de trouver une place pour installer l’unité extérieure. »

« Le deuxième facteur est l’installation d’émission. Un système de chauffage par le sol à basse température est bien entendu idéal. Mais si l’habitation est équipée de radiateurs, cela ne constitue pas forcément un obstacle insurmontable. Ceux-ci sont souvent surdimensionnées, de sorte qu’ils peuvent quand même fonctionner à des températures plus basses. Il faut enfin prendre en compte le niveau d’isolation de la maison. Des améliorations peu compliquées sont-elles envisageables pour limiter la demande de chaleur ? Weishaupt apporte son soutien au professionnel en la matière, par exemple en calculant la puissance que peut fournir l’installation existante pour différentes températures. »

« Il est important que d’avoir une description détaillée de la situation existante », confirme Wannes Van den Branden. « Nous commençons toujours avec un scan énergétique. Les paramètres les plus importants sont ici l’isolation, le système d’émission et la consommation actuelle. Sur base de ces données, nous étudions ensuite la faisabilité de la solution. Si, dans un premier temps, la pompe à chaleur ne devait pas constituer une solution appropriée, nous proposons alors un ensemble de mesures pouvant être prises dès maintenant pour améliorer la performance énergétique, et ce dans l’optique d’une rénovation ultérieure plus importante. »

« Il est en tout cas un peu réducteur d’affirmer que la pompe à chaleur ne convient qu’aux nouvelles constructions. Une habitation n’est pas l’autre. Un logement des années ’90, par exemple, ne possède peut-être pas le même niveau d’isolation qu’une construction neuve, mais il peut toutefois très bien être adapté à un système de pompe à chaleur. Nous devons regarder la situation au cas par cas. Le travail sur mesure est une nécessité ; c’est pourquoi il est préférable de demander conseil à un spécialiste plutôt que de se fier à des règles empiriques. »

Évaluer l’installation d’émission

C’est avec de basses températures de départ que fonctionne le plus efficacement une pompe à chaleur. Mais comment savoir si une installation de radiateurs existante fournira suffisamment de puissance à ces régimes de température ? Une méthode simple pour le savoir est le test des 50 degrés. Pour ce faire, on abaisse la température de la chaudière à 50°C, et on désactive dans le même temps l’abaissement nocturne. Le chauffage constant à une température plus basse correspond au mode de fonctionnement d’une pompe à chaleur. Si l’installation délivre suffisamment de chaleur, cela signifie que l’on peut basculer vers la PAC. Wannes Van den Branden insiste sur le fait que cela doit de préférence s’effectuer en concertation avec un professionnel. « De fait, si on abaisse la température à 50°C, les gaz de fumées vont condenser. Avec une chaudière à condensation, cela ne posera effectivement pas de problème, mais de nombreuses anciennes chaudières encore en service ne sont pas adaptées à ce type de fonctionnement. Et si on devait malgré tout condenser dans ce contexte, cela pourrait entraîner de la corrosion, ce qui peut être dangereux. »

Supposons que le test des 50 degrés établisse un manque de confort, cela ne signifierait cependant pas la fin de l’histoire. En général, les problèmes sont limités à quelques pièces. Il est donc possible dans ces cas-là de résoudre le problème en prévoyant, par exemple, un corps de chauffe adapté.

Design et bruit

Deux objections qui sont souvent formulées à l’encontre des pompes à chaleur sont le bruit qu’elles génèrent et leur laideur. « Ces griefs sont désormais obsolètes », explique Johan De Cuyper. “Le design est un domaine auquel Weishaupt accorde beaucoup d’importance. En 2022, notre pompe à chaleur a même remporté le German Design Award en raison de ses performances, de son fonctionnement silencieux et de son design. Le bruit constitue une autre préoccupation. L’objectif de Weishaupt est à ce titre très clair : nos pompes à chaleur doivent être très silencieuses. Concrètement, cela se traduit par un niveau sonore de dB(A) à 2 m ; 35 dB(A) équivalant à une pièce silencieuse. Dans la pratique, vous n’entendez donc pas tourner nos pompes à chaleur. Ceci est une nécessité, car les normes sonores sont devenues plus sévères. Le bruit de voisinage doit aujourd’hui être pris en considération. La limite est désormais fixée à 40 dB(A) à la frontière de la parcelle, ce que nous pouvons sans problème atteindre chez Weishaupt. »

Les appareils Weishaupt sont très silencieux grâce à leurs dimensions. Pour extraire suffisamment d’énergie de l’air extérieur, vous avez besoin d’un certain débit. Et ce dernier, vous pouvez l’atteindre soit en faisant tourner très vite un petit ventilateur, soit en faisant tourner plus lentement un ventilateur plus gros. Weishaupt a opté pour cette dernière solution parce qu’elle générait moins de bruit.

Solutions hybrides

« Dans une maison classique, un système hybride composé d’une chaudière et d’une pompe à chaleur n’a que peu de sens », précise John VaÉn Beveren. « Une pompe à chaleur est généralement capable de couvrir l’ensemble des besoins calorifiques. Mais, dans des situations où des pics de charge importants peuvent se produire, une telle solution peut s’avérer judicieuse. Pensons par exemple à de grandes maisons, mais surtout à des habitations comportant un espace professionnel, comme un B&B ou un cabinet de profession libérale. »

Confort

À la question de savoir si une pompe à chaleur est capable de garantir un confort suffisant, la réponse est unanimement oui, y compris lorsqu’il s’agit d’ECS. Mais dans la mesure où une pompe à chaleur affiche une puissance inférieure à celle d’une chaudière, le recours à un chauffe-eau s’impose toutefois. Le volume de ce chauffe-eau doit être choisi en fonction de la taille du ménage. Par rapport à une chaudière, le boiler mettra peut-être plus de temps à réchauffer l’eau, mais dans la pratique, la différence est minime.

Chez Weishaupt, on garantit que les pompes à chaleur vont délivrer les performances prévues. Le fabricant offre d’ailleurs la possibilité de surveiller les appareils via internet. Cela permet non seulement de détecter à temps d’éventuelles pannes ou de mauvais usages, mais cela donne également à Weishaupt une vision sur les données de fonctionnement réelles d’une série de PAC dans des conditions très variées. Et au final, de constater que les rendements escomptés ont bien été atteints, et même parfois dépassés dans certains cas.

Par Alex Baumans

Photos: Weishaupt

www.weishaupt.be